Avec la construction d’un navire par an en moyenne pour les grosses compagnies, l’industrie de la croisière poursuit son essor. D’après les chiffres de la CLIA (association internationale des compagnies de croisières), une vingtaine de navires internationaux seront inaugurés entre 2015 et 2018 (7 l’ont été cette année).
Ces navires de croisières, véritables palaces voir villes flottantes, peuvent accueillir chaque semaine, par tous les temps, des milliers de passagers et presque autant de membres d’équipages. Construits et exploités pour le pur plaisir des vacanciers croisiéristes, ces somptueux paquebots coûtent une fortune.
Le navire de croisière : une destination à lui seul
Plus qu’un simple moyen de transport, le paquebot est une destination en soi. Le touriste amateur de croisière, choisit bien sûr un itinéraire avec soin et réflexion, mais choisi également et surtout le navire sur lequel il va séjourner. Il n’y a qu’à voir l’engouement des croisiéristes pour les nouveaux navires et les croisières inaugurales, comme ce fût le cas au mois de Novembre avec l’inauguration du Costa Diadema, pour réaliser que le bateau est à lui seul le produit clef des vacances.
Bien sûr la formule croisière ne plaît pas à tout le monde, mais pour ceux chez qui la magie opère, c’est une vraie révélation, souvent même, la naissance d’une passion.
Des resorts flottants en activité permanente
Et pour plaire et séduire en permanence à ces milliers de passagers (jusqu’à plus de 6 000 pour les plus gros) ces primo croisiéristes ou croisiéristes confirmés et exigeants, les armateurs de croisières mettent le paquet et misent gros. De la cabine au divertissement en passant par le service de bord, le passager embarque pour un voyage grand luxe et tout confort sur des navires de plus en plus gros, avec toujours plus d’innovations et d’inventivité. Selon les catégories de cabines, le coût par personne d’un séjour d’une semaine, oscille entre une petite centaine d’euros pour les premiers prix en cabine intérieure jusqu’à 2 000€ pour les suites. A cela s’ajoutent les taxes de séjours et les dépenses personnelles à bord (boissons, shopping, services supplémentaires…), et c’est sur celles-ci que comptent les compagnies.
En effet, ces navires grouillant de personnels de bord, animés et illuminés 24H/24 et 7J/7 ont non seulement couté des sommes colossales pour voir le jour, mais coûtent également très cher en exploitation annuelle une fois mis en service. Et pour amortir ces investissements et ces dépenses régulières, il faut bien sûr que les navires soient remplis coûte que coûte en permanence. C’est pourquoi le passager peut acheter très souvent sa croisière en promotion, car une cabine bradée rapportera à la compagnie toujours plus en dépenses de bord qu’une cabine vide.
Rentrons sans plus attendre dans le détail des prix et des dépenses abyssales de ces navires de rêve.
Prix décomposé pour l’achat d’un navire de 2000 cabines acheté 785 millions d’EUR:
785M€ est un prix d’exemple moyen et fictif pour un navire moyen et fictif d’environ 2 000 cabines.
Pour information, les navires les plus récents affichent des factures exorbitantes allant de 580M€ pour le dernier né de la flotte Costa Croisières, le Costa Diadema, à 750M€ par navire pour les 4 prochains navires commandés par MSC Croisières, et jusqu’à 1 Md€ pour le 4e navire de la gamme Oasis of the Seas de chez Royal Caribbean prévu pour 2018.
Conception et design: 65M€ / il faut compter pour la conception (design, plans, essais en soufflerie et en bassin) le travail d’une équipe de 500 personnes par an.
Main-d’œuvre: 200M€ / personnel employé tout au long de la construction (usinage, montage, décoration…).
Acier: 70M€ / matière première nécessaire à la coque, qui pèse en moyenne 35 000 tonnes
Aménagements intérieurs: 240M€ / cabines, cuisines, espaces publics… Les cabines livrées en bloc préfabriqué et pré-équipé coûtent à l’unité entre 20 000€ (cabine intérieure) et 100 000€ (suite).
Equipements divers: 170M€ / moteurs, ancre, robots de lavage…
Frais financiers: 40M€ / Intérêts d’emprunts et primes d’assurances.
Prix décomposé pour l’exploitation d’un navire de 2000 cabines: 125M€ / an
Membre d’équipage: 30M€ / salaires pour environ 1 400 personnes (moitié personnels hôteliers, moitié personnels technique).
Fuel: 30M€ / alimente aussi l’électricité à bord.
Divers: 20M€ / consommables, maintenance, rénovation…
Nourriture: 15M€
Frais & taxes portuaires: 15M€ / coût moyen annuel pour un navire basé en Méditerranée en été et dans les Caraïbes en hiver.
Assurances et frais divers: 15M€ / pavillonnement…
Afin de réduire les coûts de consommation de carburant des navires, les grands groupes de croisières mettent en place des plans d’économie d’énergie ciblés sur la propulsion, la pénétration de la coque dans l’eau, l’éclairage et la climatisation. Ainsi progressivement et sur le long terme, ils apportent de vrais solutions économiques et bien sûr écologiques, toujours bien vu sur le plan marketing.
Merci pour l article.
Comment obtenir une franchise pour exploiter une nouvelle ligne de croisiere avec un bateau de la compagnie?
Merci
pouvez-vous me dire si cette croisières sera de nouveau programmée en 2016 ou 2017.
il m’a été impossible de réserver une cabine avec balcon Pour celle de 2015,
bien amicalement
Bonjour, je suis à la recherche d’un bateau pour une croisière avec organisations de conférences, séminaires, expositions etc…..
Pour une durée d’une semaine avec escale de 1 journée selon programme.
Merci de me répondre.
Cordialement.
J’ai du mal à voir comment les compagnies peuvent rentabiliser avec des coûts pareils. Imaginons un paquebot de taille moyenne (2000 cabines) avec un taux de remplissage moyen de 100% ( 2 personnes par cabine) et un chiffre d’affaire moyen par passager de 170 euros par jour ( tout compris, basé sur mon expérience personnelle ) et 310 jours de croisière effective par an. . cela représente un chiffre d’affaire de 210 millions par an, soit tout juste de quoi payer les frais d’exploitation ( OPEX). C’est à dire qu’il n’y a pas de quoi payer l’acquisition du bateau (CAPEX). Ou mes hypothèses sont fausses, ou vos données sont erronées. ( en imaginant un amortissement du navire sur 30 ans, il faudrait environ 26 à 30 millions supplémentaires de revenus par an après impôts)
Bonjour,
Nous serions intéressés par une croisière en Europe du Nord pour Août mais nous n’avons pas envie d’un navire de plus de 1.200 personnes (passagers + personnels).
Une croisière dans les fjords norvégiens sur le Seven Seas Explorer nous intéresserait et nous souhaiterions connaître vos dates de croisières ?
Nous habitons Nice et voudrions savoir s’il y a une possibilité de participer à la soirée d’inauguration à Monaco le 13 Juillet ?
Merci d’avance pour votre aimable réponse à nos questions par retour de mail et cordialement à vous.
je ne vois pas de contradiction ; coût d’exploitation annuel, environ 15% du prix d’achat du bateau, soit 120 M€.
Soit une marge annuelle dégagée de 90 M€, soit amortissement du bateau en 10 ans, en y incluant la rénovation.
[…] Pour faire des économies, essentiellement de conception (voir notre précédent article sur le prix d’un bateau de croisière), les compagnies de croisière n’hésitent plus à faire construire un même modèle en […]
[…] de la savane pour admirer la faune sauvage et la flore dans un espace préservé. découvrez notre compte rendu croisière safari réalisé en Mai 2018 sur ce nouveau […]
Par curiosité, avec tous ces bateaux qui vont prendre de l’âge et deviendront trop dispendieux ou moins intéressants à exploiter.
Vont-ils se retrouver sur le marche de la revente ?
Merci Aude pour cet article super intéressant
Merci pour cet article fort intéressant. Il me semble néanmoins qu’il y ait une contradiction entre le prix global annoncé sur le prix d’achat et la décomposition : si on fait la somme des dépenses annoncées pour l’achat d’un navire de 650M€…on trouve 785M€. Pourriez-vous nous éclairer?